And now, a message from the president of the United States:

Hier soir au Metropolis, j'ai assisté (tout seul, bravo les gars!) au concert de Ministry; c'est un évènement, parce que c'est leur tournée d'adieux, Al Jourgensen ayant décidé aprés 17 ans de bons et loyaux services de passer à autre chose...

Le show a débuté à 20 h par Hemlock, un groupe de hardcore metal, qui peut rappeler un peu Soulfly par moment, et qui une particularité, c'est qu'il survit depuis 14 ans sans être sous l'égide d'aucun label, leurs albums sont auto-produits, financés par les shows, et le merchandising (ils avaient un stand ou ils vendaient leurs CDs, t-shirts, etc...); pour eux, avoir des gens qui payent pour les voir jouer de la musique est un honneur, et comme pour remercier le public, ils n'y sont pas allé dans l'économie! Bref, grosse patate et beaucoup de cœur à l'ouvrage, et même si leur musique reste très classique, c'est trés agréable de voir des gens passionnés donner tout ce qu'ils ont!

Peu aprés 21h, les 5 mecs de Meshuggah arrivent sur scène, et le contraste avec Hemlock saute tout de suite aux yeux: ce sont des "pros", ils savent qu'ils sont très appréciés, qu'ils sont bons, et ça se voit... L'explication c'est que depuis 2 albums, ils sont considérés comme la relève de la scène métal américaine, et on dirait que ça leur a un peu donné des ailes, à la limite de la grosse tête... Si on devait qualifié leur musique, du death metal technique, le premier mot qui me viendrait à l'esprit serait "complexe"! Basse à 6 cordes, guitares à 8 cordes, le set de batterie possède une quinzaine de cymbales, leurs instruments sont des outils qui leur servent à déployer un éventail de sonorités rarement entendu dans ce genre musical (ce sont des choses plus courantes dans le jazz ou la fusion par exemple). Et ça fonctionne!! Les morceaux sont surprenants, riches et complexes, et particulièrement les titres de leur dernier album Obzen qui ne perd aucune puissance, aucun impact à être entendu live, et c'est assez rare pour ce type de musique pour être souligné.

À 22h30, après une intro musicale de 10 minutes qui laissera tout le monde perplexe, Ministry débarque sur la scène, transformée pendant l'entracte en une sorte de best-of de l'image metal industriel: le front de scène est barricadé de grillages, le micro est fixé sur un crane de vache, les lumières sont stroboscopiques, et l'arrière plan est une projection d'images violentes, de propagande, de guerre, et bien sur de Georges W. Bush, la bête noire de Ministry! Ils vont jouer 2 heures, et ces 2 heures vont sembler une messe, orchestrée par Al Jourgensen, dediée à l'anticonformisme, à l'anarchie, et à la destruction de tout ce qui peut avoir un rapport plus ou moins marqué avec les USA et surtout Georges W. Bush. Entre les images de guerre, les interventions présidentielles détournées, les archives nazies, les projections vidéos ne font qu'appuyer les propos du chanteur; tous ces éléments réunis forment une sorte de lavage de cerveau, et un moment je dois avouer que je ne savais plus trop bien à quel saint me vouer, à la limite de la crise d'épilepsie et dans l'euphorie du moment!! Burton C. Bell, chanteur de Fear Factory, vient rejoindre Al et sa bande une demi-heure avant la fin du show, pour terminer cette tournée d'adieu comme il se doit, par un hommage au rockn'roll, enchainant des reprises industrialisés (tirées de leur album d'adieu Cover Up) des Rolling Stones, les Doors, ou encore Z Z Top! Quand l'ambiance est à son comble, un mecanisme s'actionne au plafond, et libère des centaines de ballons dans la fosse, comme pour bien montrer que malgré tout ce qui a pu être dit ce soir, on est là pour s'amuser avant tout, et que la fin de Ministry ne doit pas être une fin triste, mais bien le début de quelque chose d'autre!